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Ecotaxe Le collectif des acteurs économiques bretons veut un report sine die

RENNES, 25 oct 2013 (AFP) - Le collectif des acteurs économiques bretons, qui affirme représenter 150.000 entreprises, a réclamé le report sine die de l'écotaxe, boycottant vendredi une réunion d'information sur le sujet à la préfecture de région à Rennes.

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« Compte tenu de la situation économique actuelle, de l'augmentation du chômage annoncée jeudi soir de 60.000 chômeurs, nous demandons au gouvernement de décider le report de l'écotaxe », a indiqué à la presse Patrick Caré, chef de file du collectif et président du Medef Bretagne, estimant que cette mesure « pénalisera l'ensemble des secteurs de l'économie nationale ».

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé vendredi dans Ouest-France que l'écotaxe était « indispensable pour nos infrastructures, pour l'ensemble du pays, y compris la Bretagne ». Sa mise en œuvre est prévue en janvier 2014. La Bretagne bénéficie d'un abattement de 50 % en raison de son éloignement du reste de l'espace européen.

« Nous ne souhaitons pas entrer dans le dialogue proposé », a affirmé Thierry Coué, président de la Fédération régionale des syndicats exploitants agricoles (FRSEA), qui s'exprimait devant la préfecture. « Quels aménagement pourraient en résulter ? Une baisse du taux applicable en Bretagne ? Des exonérations partielles ou pour certaines activités ? Peu importe, nous n'accepterons pas de demi-mesure, nous demandons le report sine die et c'est la seule annonce qui nous satisfera », a-t-il poursuivi, précisant que « nous allons continuer à nous battre pour l'obtenir ».

Les représentants du collectif des acteurs économiques bretons, qui rassemble notamment la FRSEA, la CCI, le comité régional des pêches et la Fédération nationale des transporteurs routiers, a indiqué aux participants à la réunion, avant de la quitter, que « l'annonce d'un report sine die est le préalable à un examen serein et contradictoire de l'écotaxe », selon une copie de son intervention. Le député UMP Marc Le Fur a expliqué pour sa part que « le gouvernement n'a pas pris la mesure de ce qui se passe et nous souhaitons maintenant que la décision remonte au niveau le plus élevé de l'Etat ».

La Confédération paysanne (quatre sièges sur 20 à la Chambre d'agriculture de Bretagne) a également boycotté la réunion, refusant « d'aboyer avec les loups » et estimant, dans un communiqué, que si la mise en place de l'écotaxe est « à revoir dans ses modalités », « il convient aussi d'étudier les retombées positives de ces taxes, y compris chez nous, qui permettraient d'améliorer les infrastructures de transport ».

L'écotaxe « c'est une usine à gaz dont les impacts économiques ne sont pas réellement évalués aujourd'hui » a estimé pour sa part Louis Baron, secrétaire régional de la CFDT, qui participait à la réunion à la préfecture. Il a ainsi donné l'exemple du transfert du surcoût de l'écotaxe à la grande distribution qui risque selon lui de poser problème. Il faut au préalable « rééquilibrer les rapports entre la grande distribution et l'agroalimentaire », a-t-il estimé.

Une quarantaine de personnes assistaient à cette réunion, des élus bretons, des syndicats, des représentants socio-professionnels mais aussi des experts du ministère des Transports, selon le préfet de région Patrick Strzoda. Le préfet a expliqué qu'était en cours d'évaluation « l'impact réel de l'écotaxe sur les coûts des entreprises » ou encore « sur le prix des produits dont le processus de production nécessite plusieurs trajets ». L'observatoire mis en place pour l'écotaxe permettra de voir « si le dispositif peut être amélioré ou corrigé », a expliqué Patrick Strzoda, tout en précisant que « pour l'instant les problèmes évoqués peuvent trouver une solution dans la mise en place de l'écotaxe au 1er janvier ». « Il reste deux mois et demi pour trouver éventuellement des solutions à des problèmes qui le justifieraient », a-t-il dit.

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